INTERVIEW – Nouvelle saison 2023 : LES CIDRES ne manquent pas d’atouts dont se préva… LOIRE

Printemps 2023 : poussons la porte des vergers… Les pommiers sont en fleurs et après les bourgeons, c’est au tour de la nouvelle saison de s’ouvrir en Cidricole Vallée. Le point avec Denis ROULAND, producteur transformateur en Mayenne et Président de l’association Les Cidres de Loire.

À chaque saison ses enjeux et ses risques. Pour autant, vous vous montrez d’ores et déjà plutôt détendu, ne serait-ce que l’œil sur la météo. Alors, 100% optimiste pour la récolte 2023 ?

Denis ROULAND. Ce que l’on note cette année – et c’est une bonne nouvelle – c’est que nous devrions être moins exposés au risque de gel, du fait d’une végétation plus tardive au regard de ce qui est observé habituellement. Cela nous protège donc des gelées, même si tout n’est certes pas en fleurs. Actuellement les premiers pommiers à cidre commencent juste à fleurir et nous avons encore pour près de trois semaines de floraison devant nous avec les variétés tardives. Cela dit, a priori, vu les prévisions météo en effet, nous nous sentons plutôt soulagés de ce côté-là.

Vos vergers sont savamment irrigués, via une expérimentation qui existe depuis 10 ans. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cela fait effectivement quelques années que nous sommes entrés dans une phase expérimentale de systèmes d’irrigation économes en eau. L’apport en eau est un enjeu majeur, pour nous producteurs de pommes. Mais nous sommes aussi sensibles au fait que cette ressource se doit d’être partagée. Et ce d’autant plus en période de sécheresse et de restriction d’eau, comme ces dernières années.

L’idée est donc d’amener l’eau aux pommiers, en faible quantité, mais au moment le plus opportun. Les résultats sont encourageants. Et si cette expérimentation est bien le fait de notre association, l’idée est que cet essai soit ouvert à tous les acteurs de la filière. Nous diffusons volontiers nos résultats à tout producteur qui en ferait la demande.

Ceci dit, depuis deux mois, les nappes phréatiques sont en voie de retrouver de bons niveaux. De quoi comme vous le disiez être plutôt optimiste, même si nous restons attentistes. Nul ne sait ce qu’il en sera des mois de juillet et août.

Savez-vous déjà quelle sera la signature en bouche de la production 2023 ?

D. R. Le fait que la Cidricole Vallée soit moins irriguée naturellement présente un avantage indéniable : nos produits sont plus riches en sucre. Nos cidres sont plus ronds et plus souples en bouche. De quoi créer la diversité auprès du consommateur en jouant sur des terroirs et des saveurs différentes.

Cidres rosés, cidres d’Avrolles (mono-variétale), cidres « méthode champenoise », Poiré plus pétillant… chaque producteur met en place ses propres méthodes pour tirer le meilleur de ses produits. Certains élèvent leur cidre en jarre par exemple, ce qui amène des arômes très différents de ceux obtenus par des méthodes plus traditionnelles.

 « Le cidre on le déguste comme on l’aime », avez-vous l’habitude de dire. Alors, comment l’appréciez-vous ?

J’aime personnellement le cidre rosé avec de la viande blanche. Mais en soi, il y autant d’occasion de boire un produit cidricole que de consommateurs. On peut boire des cidres doux au dessert, le cuisiner dans des sauces ou le marier avec des produits gourmands comme le chocolat… Sans négliger la dimension conviviale qu’a toujours eue le cidre, entre amis en terrasse ou chez soi pour l’apéro. Nous sommes ravis de voir que le cidre pression séduit autant de jeunes consommateurs sur les festivals. Ils viennent à lui sans idées préconçues et beaucoup découvrent une véritable alternative à la bière. Et je ne doute pas que nous trouvions aussi notre public avec le développement des bouteilles 33 cl.

Bref ! Les Cidres de Loire ne manquent pas d’atouts pour couler de source dans tous les moments conviviaux.